Comentários em deepfake satírica no facebook: análise dialógica da violência verbal em posicionamentos antagônicos.

Abstract

Digital social networks have exponentially intensified online interactions. While they speed instant communication, it is evident that, rather than fostering dialogue to debate differing viewpoints, many of those online discourses show aggression towards others or specific profiles, leading to sociopolitical antagonism and, consequently, hate speech, thereby revealing users' axiological positions. This study aims to analyse dialogic relations within antagonistic positions expressed in comments on satirical deepfake videos posted on Facebook. To achieve our main goal, the proposed specific objectives are: to investigate how satirical deepfakes encourage the publication of violent statements on Facebook comments; to describe how the social voices embedded in those comments shape violent utterances; and to examine how antagonistic positions among Facebook users inseminate hate speech within the Brazilian sociopolitical context. Deepfakes are videos generated by algorithms employing artificial intelligence to manipulate facial images and create movements, arousing realistic expressions and speech. We categorise the deepfakes produced and published by Sartori as "satirical deepfakes" due to their inclusion of critical, ironic, and mocking discourses that incisively censor or ridicule Jair Bolsonaro's government. This thesis is grounded in Dialogical Discourse Analysis, inspired by the works of Bakhtin (2015 [1934–1935]; 2015 [1963]; 2017 [1919–1921]; 2017 [1979]), Volochinov (2017 [1929]; 2019 [1926]), and Medvedev (2016 [1928]), alongside contemporary scholars of this theory, including Cunha (2005; 2009; 2012; 2013), Faraco (2009), Bernardi (2018), Gomes (2023), and Francelino (2007; 2021a; 2021b; 2022). Additionally, it draws on studies concerning verbal violence, including Butler (2021), Amossy (2017), Amossy and Burger (2011), Rebs and Ernst (2017), Seara (2021), Silva (2018), Candido et al. (2023), Rocha (2023), and Nodari and Salvagni (2018). The Bakhtinian perspective, integrated with contributions from those other relevant theorists, enable a deeper understanding of the research questions, considering the phenomenon of verbal violence in its sociocultural and historical context. Methodologically, this is a qualitative study with an exploratory-descriptive approach. The corpus comprises 25 comments, specifically five sequential comments among the first 30 from five satirical deepfake videos, which represent four distinct discursive moments. Those posts, selected from the journalist and activist Bruno Santori Facebook profile, address statements and actions of President Jair Bolsonaro during Brazil’s response to the COVID-19 pandemic. Four discursive moments of the "pandemic chronotope" were selected, spanning the year from March 2020 to March 2021. The period includes the implementation of initial public health measures against COVID-19 and the minimisation of the disease; the promotion of hydroxychloroquine as early treatment for COVID-19; Bolsonaro’s speech to world leaders at the United Nations General Assembly on September 2020; and the purchase and distribution of vaccines in Brazil (the fourth moment comprises two satirical deepfake videos). The findings reveal violent utterances on Facebook comments encouraged by Bakhtinian carnivalesque present in the posts. Moreover, social voices were identified as a contribution to the violence construction within the comments, which reveal linguistic choices guided by an emotive-volitional tone. Those choices often establish predominantly negative evaluative relations towards the discourse object and other users. It was noted that verbal violence in antagonistic positions spreads within the Brazilian sociopolitical context. Carnivalesque, by means of the categories of laughter, coronation, and dethronement, highlights discourses with mockery, assuming an injurious tone with insults and delegitimization. The ethos of arrogance among some users becomes evident and denotes aggression towards others. This investigation into verbal violence on digital social networks aims to provide relevant multidisciplinary contributions. By delving deeper into the theoretical understanding of aggressive language and hate speech from the perspective of Dialogical Discourse Analysis, this research promotes a critical examination of digital communication, enabling the development of effective strategies to prevent and combat verbal violence. In doing so, it aims to contribute significantly to the creation of a more inclusive and respectful society.

Les réseaux sociaux numériques ont intensifié de façon exponentielle les interactions en ligne. Même s’il est facile de communiquer instantanément, on constate qu’au lieu de favoriser un dialogue pour le débat de points de vue, nombre de ces discours en ligne sont agressifs les uns contre les autres ou contre un profil spécifique, conduisant à des antagonismes sociopolitiques et, par conséquent, au discours de haine, révélant les positionnements axiologiques des internautes. L'objectif général de ce travail est d'analyser les relations dialogiques entre les positionnements opposés dans les commentaires satiriques deepfake sur Facebook. À cette fin, nous proposons les objectifs spécifiques suivants: étudier comment les deepfakes satiriques encouragent la publication d’énoncés violents dans les commentaires sur Facebook; décrire comment les voix sociales contenues dans les commentaires satiriques deepfake composent des propos violents; examiner comment les positionnements opposés des internautes sur Facebook propagent les discours de haine dans le contexte sociopolitique brésilien. Les deepfakes sont des vidéos produites par des algorithmes qui utilisent l’intelligence artificielle pour manipuler des images de visages et créer des mouvements, simulant des expressions et des discours réalistes. Nous nommons les deepfakes produits et publiés par Sartori « deepfakes satiriques », car ils contiennent des discours critiques et ironiques et des moqueries qui censurent ou ridiculisent de manière incisive le gouvernement de Jair Bolsonaro. Cette thèse s'appuie sur l'Analyse Dialogique du Discours, inspirée des travaux de Bakhtin (2015 [1934-1935]; 2015 [1963]; 2017 [1919-1921]; 2017 [1979]), Volóchinov (2017 [1929]; 2019 [1926]), Medviédev (2016 [1928]), en plus des spécialistes contemporains de cette théorie, tels Cunha (2005; 2009; 2012; 2013), Faraco (2009), Bernardi (2018), Gomes (2023), Francelino (2007, 2021a, 2021b, 2022). Par ailleurs, elle s’appuie également sur des études sur la violence verbale, dont les travaux de Butler (2021); Amossy (2017); Amossy et Burger (2011); Rebs et Ernst (2017); Seara (2021); Silva (2018); Candido et coll. (2023); Rocha (2023) et Nodari et Salvagni (2018). L'approche dans une perspective bakhtinienne, articulée avec les contributions d'autres théoriciens pertinents, permettra une compréhension plus approfondie des questions de recherche, en considérant le phénomène de la violence verbale dans son contexte socioculturel et historique. Sur le plan méthodologique, cette recherche est de caractère qualitatif, avec une approche exploratoire-descriptive. Notre corpus se compose de 25 commentaires, la séquence de cinq étant parmi les trente premiers des cinq deepfakes satiriques, qui représentent quatre moments discursifs distincts. Ces messages, sélectionnés à partir du profil du journaliste et activiste Bruno Sartori sur Facebook, abordent les déclarations et attitudes du président de l'époque, Jair Bolsonaro, lors de la lutte contre la pandémie du nouveau coronavirus au Brésil. Pour cela, quatre moments discursifs du « chronotope pandémique » ont été sélectionnés, couvrant une période d'un an, entre mars 2020 et mars 2021. Cette période couvre la mise en oeuvre des mesures sanitaires Ce laps de temps couvre la mise en oeuvre des mesures sanitaires initiales contre le COVID-19 et la minimisation de la maladie; la défense de l’hydroxychloroquine comme traitement précoce contre le COVID-19; le discours de Jair Bolsonaro aux dirigeants mondiaux à l’assemblée des Nations Unies en septembre 2020; et l’achat et la distribution des vaccins contre le virus dans le pays (le quatrième moment discursif se compose de deux deepfakes satiriques). Pour ce qui est des résultats de l’analyse, nous avons identifié des énoncés violents dans les commentaires Facebook, stimulés par la carnavalisation bakhtinienne présente dans les publications. De plus, nous avons identifié des voix sociales mobilisées dans les énoncés qui constituent le sens de la violence, révélant des choix linguistiques orientés par le ton émotionnel-volontaire. Ces choix établissent des relations de valeur souvent négatives par rapport à l’objet du discours et à l’autre internaute. Nous avons constaté que la violence verbale entre les positionnements opposées se répand dans le contexte sociopolitique brésilien. La carnavalisation, par les catégories du rire, du couronnement et du détrônement, réaccentue les discours avec un ton de moquerie, prenant un ton d'injure avec des insultes et des disqualifications. L’éthos arrogant de certains internautes est évident, devenant agressif envers les autres. Cette recherche sur la violence verbale sur les réseaux sociaux numériques vise à proposer des contributions multidisciplinaires pertinentes. En approfondissant théoriquement le langage agressif et le discours de haine dans la perspective de l'analyse dialogique du discours, cette recherche encourage une analyse critique de la communication numérique, permettant le développement de stratégies efficaces pour prévenir et combattre la violence verbale. Nous espérons ainsi contribuer de manière significative à la construction d’une société plus inclusive et respectueuse.